DreamAgo ou un rêve devenu réalité…
Créée en 2005 par la scénariste Pascale Rey en collaboration avec la réalisatrice Libanaise Soula Saad, DreamAgo fête en 2013 ses 8 ans ! Un bel anniversaire pour cette association internationale de cinéma dont l’objectif est de tisser une toile de solidarité sur le monde dans le milieu du cinéma. Ses actions ? Aider des projets forts de l’écrit à l’écran à travers un atelier d’écriture annuel (Plume & Pellicule) qui débouche sur un programme de rencontres avec des producteurs autour du monde.
DREAMAGO, UNE COMMUNAUTÉ
Huit ans après sa création, DreamAgo compte une centaine de membres sur plusieurs continents. Scénaristes, réalisateurs, producteurs, acteurs ou tout simplement professionnels du cinéma, les membres de DreamAgo se réunissent pour un déjeuner mensuel le même jour à Los Angeles, Madrid et Paris. Ce n’est évidemment pas tout à fait vrai en même temps pour Los Angeles, puisque lorsqu’ils déjeunent, c’est le soir à Paris et Madrid… mais l’équipe de DreamAgo compte bien, un jour, résoudre ce problème d’ubiquité! Ce qui est sûr c’est qu’au-delà de l’anecdote, l’idée est vraiment d’appartenir à une communauté. Une même envie de développer des films divertissants mais humanistes et de le faire dans la générosité et la solidarité. À Los Angeles, Michelle Satter (membre du directory board de DreamAgo et directrice des laboratoires de Sundance) confie que DreamAgo lui fait penser aux débuts de Sundance.
Très ambitieux, ce projet est donc devenu réalité et a pris ses racines très vite. Pour Pascale Rey, la présidente, c’est parce que c’était « le bon projet, au bon moment, avec les bonnes personnes ». Elle a en effet eu la chance d’avoir pu s’entourer immédiatement d’une équipe généreuse, solide et compétente. « Tous les membres de l’équipe sont professionnels et travaillent dans le cinéma, ce qui permet d’avoir accès à de grandes compétences » et d’avoir très rapidement eu le soutien de parrains prestigieux (Stephen Frears, Alain Corneau, Jorge Perugorria, Guillermo Arriaga pour n’en citer que quatre…) Après huit ans, DreamAgo a donc aujourd’hui un bureau à Los Angeles, un bureau à Madrid, un bureau en Suisse qui sont tous trois venus compléter le premier bureau installé à Paris. « C’est essentiel pour nous, parce que nous voulons aider des projets internationaux. En huit ans, nous avons eu une vingtaine de nationalités parmi les projets sélectionnés. Nous aidons des projets en français, en anglais et en espagnol. » La différence culturelle est très importante pour Pascale Rey, née en Suisse, au cœur des Alpes, dans une petite ville appelée Sierre.
PLUME & PELLICULE : L’ATELIER PHARE
C’est d’ailleurs à Sierre qu’elle a planté les tentes de l’opération phare de DreamAgo « Plume & Pellicule », un atelier d’écriture international qui – à défaut de tentes ! – se déroule dans un magnifique château, le château Mercier, avant le festival de Cannes « pour permettre à nos consultants de continuer en Europe en allant ensuite à Cannes » ajoute la Suissesse). Si l’atelier n’est pas payant (seul le voyage vers la Suisse est à la charge du participant), la notion de gratuité est très généralisée chez DreamAgo puisque chaque soir durant l’atelier, le public valaisan peut assister à une projection, gratuite elle aussi, et qui est systématiquement suivie par un débat avec quelqu’un qui vient parler de son film. Une programmation très appréciée puisque cette année il y a même eu des soirs où le cinéma voyait ses spectateurs assis par terre sans compter une cinquantaine de spectateurs devant renoncer à la projection pour cause de manque de places sur les marches ! Stephen Frears, présent chaque année en parrain très impliqué, s’étonnait même de voir le cinéma plein pour la projection de son chef d’œuvre « liaisons dangereuses ». Il faut dire qu’il était venu avec son scénariste Christopher Hampton et que le débat qui a suivi a duré presque une heure !
MEET YOUR MATCH : L’ÉTAPE SUIVANTE
Il y a beaucoup d’ateliers d’écriture et ce qui distingue DreamAgo des autres ateliers, c’est le suivi des projets après. Une fois qu’un projet a été sélectionné pour Plume & Pellicule et qu’il a reçu les commentaires nécessaires pour aider l’auteur à réécrire, celui-ci a deux mois pour le faire. Après quoi il peut re-proposer son scénario à DreamAgo qui, s’il considère que le projet est suffisamment abouti pour être susceptible d’intéresser des producteurs, organise une série de rencontres avec des producteurs, car les projets sélectionnés par DreamAgo pour Plume & Pellicule n’ont pas forcément de producteurs lorsqu’ils sont proposés. « Et tant que scénariste, c’est quelque chose à quoi je tiens » explique Pascale « je trouve qu’il est très important de soutenir un projet uniquement pour sa qualité, même si l’auteur n’a pas encore trouvé de producteur. Je sais que, de fait, ça rend les statistiques moins éblouissantes et qu’il faut plus de temps pour faire aboutir un projet… mais je trouve qu’on doit ça aux auteurs. En tout cas, j’aurais aimé que ça existe pour moi quand j’ai commencé à écrire ! »
APRÈS HUIT ANS, QUELS RÉSULTATS POUR DREAMAGO ?
Si l’on en croit la présidente, ça ne va pas assez vite … mais si on se fie uniquement aux résultats concrets : le premier film réalisé « Tengri ou le bleu du ciel », réalisé par Marie Jaoul de Poncheville, a été l’entrée officielle du Kirghizistan pour les Oscars 2009, deux autres films sont terminés « Sauvage » du réalisateur Suisse Jean-François Amiguet et « Afinidades » co-écrit et co-réalisé par les deux auteurs/réalisateurs cubains Jorge Perugorria et Vladimir Cruz (inoubliables comédiens du film « Fraise et chocolat » de Juan Tabio et Gutierrez) et les prix remportés par les scénarios passé par Plume & Pellicule ne se comptent plus (plusieurs premiers prix du prestigieux Nicholl Fellowship, des prix Sopadin et autres distinctions internationales).